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La kasbah des Ait Ben Haddou
La kasbah des Ait
Ben Haddou classé patrimoine universel par l’UNESCO est un joyau de
l’architecture Berbère du sud marocain où plusieurs films internationaux ont
été tournés.
Aït-ben-Haddou est situé dans la vallée de l’Ounila, au sud de Télouet, fief du Glaoui, vallée qui était un point de passage traditionnel des caravanes reliant Marrakech au sud du Sahara.
Le village se présente comme un ensemble de bâtiments de terre entourés de murailles, le ksar,
qui est un type d'habitat traditionnel pré-saharien. Les maisons se
regroupent à l'intérieur de ses murs défensifs renforcés par des tours
d'angle. Certaines de ses habitations semblent être de petits châteaux
avec leurs hautes tours décorées de motifs en brique crue. Les plus
anciennes constructions dateraient du XVIIe siècle.
Le site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route
commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech - on peut
encore y voir un fondouk (caravansérail).
Tout autour de ce douar
un ensemble de villages se regroupe. Au pied de la colline coule l'oued
Maleh, dont le nom signifie « rivière salée ». L'eau est impropre à la
consommation car très chargée en sel .
La situation géographique de la kasbah sur un grand axe commercial
laisse cette dernière un objet de convoitise de différentes dynasties
qui se sont succédé sur le Maroc. La chronique orale avance que la
première construction dans la Kasbah est Ighrem n-Iqddarn, lieu ou
présidait une princesse berbère juive qui gouvernait jusqu’au Sous (à
noter la similitude avec al Kahina?). Un document laissé par le notaire
du village rapporte que le premier noyau de la kasbah aurait été fondé
par les Ait Aissa ou Hmad au XIIème siècle, tribut qui va rejoindre le
général « Ben Haddou » nommé par le sultan almoravide Youssef Ibn
Tachefine, pour instaurer la paix dans cette région, connue pour ses
activités caravanières et ses conflits tribaux. La tradition orale
avance également que la région était occupée par les portugais mais les
plus anciens vestiges dans la kasbah ne remontent pas, d’après les
études, au delà du XVIIème siècle. Au cours du XIXème siècle, la kasbah a
joué un rôle incontournable dans la représentation du pouvoir Makhsen
dans la région et fut la résidence d’une succession de hauts notables.
Le Sultan El Hassan 1er passa par la région pour rejoindre Telouat puis
Marrakhech lors de sa dernier harka 1893-1894. Il nomma le Pacha El
Glaoui gouverneur du sud. Les Ait Ouaouzguit combattirent ce dernier à
l’exception des Ait Ben Haddou qui avaient des alliances avec les
Glaoua. Sous le protectorat français, la Kasbah fut occupée facilement
suite à l’appui de Thami Glaoui, le nouveau Pacha de Marrakech et les
Ait Ben Haddou étaient obligés de se cantonner dans la kasbah pendant
toute la période coloniale d’où son surnom « le Mont Saint Michel des
Chleuhs ». Ce n’est qu’avec l’indépendance que les habitants
construisent le nouveau village sur la rive ouest de l’Assif Marghen.
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